JJ Thames & Luca Giordano Band (US/I) Blues au Château - TEXTE FRANCAIS Château d'Oupeye (10-09-2024) reporter & photo credits: Paul Jehasse info band: JJ Thames - Luca Giordano info club: Château d'Oupeye © Rootsville 2024 |
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Mélangeant R&B, funk, Motown et soul avec des voix blues et gospel fortes, et ajoutant des rythmes ska et reggae pour assaisonner occasionnellement, JJ Thames a une présence sur scène puissante et plus que suffisamment de talent pour la soutenir en tant qu'auteur-compositeur et interprète. Son histoire se lit comme un biopic hollywoodien classique, plein de joies précoces, de pertes tragiques et d'un tournant apparemment prédestiné vers la musique en tant que carrière.
Née à Detroit, dans le Michigan, elle en a bavé sérieusement durant une longue partie de sa vie mais entre-temps, elle se trouvait dans un refuge pour sans-abri; sa famille et ses amis sont intervenus et Thames et ses deux garçons ont déménagé une fois de plus dans le Mississippi, où sa chance a finalement tourné. En signant avec Dechamp Records en 2013, elle a enregistré un premier album avec les producteurs Grady Champion et Carole DeAngelis. L'album complet Tell You What I Knowest sorti et a été acclamé par la critique au printemps 2014. Et l’album Raw Sugar en 2016 !
Ce concert était attendu avec une réelle impatience par tout le public présent. Mais pour moi c’est toujours une grande joie de retrouver Jenifer pour un concert poignant dont elle à le secret. Ce soir elle est en compagnie, comme souvent, du Luca Giordano Band qui pour moi avait un grand remaniement dans ses musiciens avec cette fois à la batterie Enrico Cecconi, à la basse Walter Monini et aux claviers Paolo Pee Wee Durante.
La représentation commence par une mise en bouche de Luca et son band avec un très beau blues « King Of the Jungle ». L’introduction est donc lancée et notre diva du soir fait son apparition sous les applaudissements nourris de la foule.
Après un morceau assez calme « Bright lights » elle nous emmène dans des blues très rapides et qui frisent avec le Rock N’Roll dont « Hey You » (Tell You Want I Know 2014), Hattie Pearl et « I’m Livin’ » (Raw Sugar de 2016) et un terrible meddley avec des reprises sur les allures d’un train en marche telle que « Change My World », « Everyday I Have sing My Blues, », « Sweet Home Chicago » « Tutti Frutti » terminé par le public en Wam Bam Boom !
Jenifer nous raconte une petite histoire de son vécu. (Se présentant chez son médecin, elle lui annonce une de ses nouvelles chansons. Mais le toubib lui dit que si elle la chantait, elle risquait la prison. Car elle avait eu maille à partie avec son compagnon et avait détruit sa voiture. Mais suite à la chanson on su qui avait causé le tort et de ce fait elle fut emprisonnée malheureusement).
Après cinq morceaux d’une longueur très appréciable chacun, elle termine par un magnifique slow blues « Woman Scorned ».
La soif est là et le public profite du moment « Marchandising » pour aller se désaltérer. Le deuxième set reprend par deux très belles chansons de Luca et son band « Son’t Ever Leave Me et la reprise de Shake Your Money Maker d’Elmore James ; avant que Jj nous administre un blues où elle reprend les noms de célèbres musiciens et musiciennes qui ont fait la gloire du blues.
« Boom Boom » de John Lee Hooker est alors interprété avec fougue et elle termine en mimant un tir vers la foule.
Un petit hommage a une de ses gloires qu’elle a bien connu, Mr BB King et son magnifique « The Thrill Is Gone ».
Elle fait aussi une superbe impro de jazz où elle mime avec ses doigts pour imiter un trombone ou une trompette… little baby, you cryin’, please dont’cry…un ange passe.
Le groupe de Luca (super soli de guitare et accompagnement parfait pour Luca) y va de ses formidables solos avec les claviers de feu de Pee Wee, la basse flamboyante de Walter et les fûts frappés à bon escient par Enrico.
Le moment qui fait pleurer est arrivé et elle performe d’une façon unique et poignante la chanson d’Etta James « I’d Rather Go Blind ». Sa voix est fantastique, elle donne son âme, son cœur, pour ne pas dire ses tripes ceci encore agrémenté par deux solos plus que parfaits de notre ami Luca. Cette performance est surtout due à sa réflexion profonde que cette chanson avait été créée pour elle, tant elle se rapprochait de sa propre vie, merci de l’avoir raconté Jennifer et de nous la livré avec tant d’émotions au cœur.
Le public insatiable la rappellera encore pour un dernier morceau « Whipping Post » des Allman Brothers, mais je trouve que la fin proposée ne nécessitait pas d’un « encore » tant la pulsion forte de sa dernière prestation avait été d’un haut niveau.
Bravo JJ pour cette performance de grand choix, livrée à vif comme à son habitude.